dimanche 30 mai 2010

Déjà un mois à la Maison du Québec!

Voici un aperçu de ce qui se passe à la Maison du Québec...

Les six drapeaux du Québec
Chaque matin nous les hissons, chaque soir nous les retirons.

Notre sélection de livres québécois

Conférence pour des jeunes de 11 à 16 ans.
Première partie : Jacques Cartier et les débuts de la Nouvelle-France
Seconde partie : Le Québec aujourd'hui
Le 14 mai, premier concert: O'leary

Les Gaspésiens ont beaucoup plu au public français
Olivier O'Leary et Alex Pelletier





























Après concert au Couleur Safran, petit resto que nous affectionnons beaucoup

Festival de film et de livre Étonnants Voyageurs
Rencontre autour d'Haïti et hommage à Georges Anglade
Plus de 80 personnes en file attendent la lecture de Dany Laferrière
Ceux qui n'ont pas pu entrer dans la salle suivent la lecture de l'extérieur.

Line Mc Murray partage les récits de son enfance au bord du lac Sacacomie

Les vendredis de jeux québécois: des Français jouent à Miss Poutine!

Concert de LezarD (trois artistes québécois)
Alexandre Poulin
Paul Cargnello
Jeanphilip
Les trois gars contents de leur prestation à la Maison du Québec




Dinan et mont Saint-Michel

Mardi 25 mai, François et Nicole viennent me chercher après le petit-déjeuner et nous voilà en route pour Dinan.
Jolie petite bourgade sur le bord de la Rance, Dinan est pleine de remparts offrant des points de vue sur la ville. Le vieux Dinan attire les touristes avec ses rues étoites où s'alignent crêperies et boutiques et qui portent des noms mignons comme "Rue du Saut de la Puce".


Comme François a étudié à l'internat du Collège de Dinan pendant de longues années, alors il a encore une fois été un guide de première classe.

Tout en haut des remparts de Dinan

En après-midi, nous avons visité le très célèbre mont Saint-Michel...

Pendant que nous approchons, François et Nicole m'expliquent que les marées recouvrent les prés et qu'ainsi, les moutons broutent des herbes salées. Justement, c'est l'heure de pointe. Les moutons traversent et bloquent les voitures. Semblerait que l'agneau de pré sale est délicieux, alors on en a happé un avec la voiture, pour le souper. Et voilà! Vite fait, bien fait.














































Une fois entrés dans les remparts, pas facile de se frayer un chemin parmi les touristes attroupés dans les ruelles du village qui mènent à l'abbaye!



















Attirés par les omelettes réputées de la Mère Poulard et les friandises par milliers, j'en soupçonne quelques-uns de ne jamais se rendre au sommet!

La Quête
Ma visite au mont Saint-Michel avait un but touristique évidemment, mais j'avais aussi une quête: j'étais conviée à une chasse aux trésors! Un ami, Francis de son prénom, avait visité la France en mars dernier et je lui avais fait part que j'y serais cet été. Il m'a donc laissé un souvenir et quelques indications pour le retrouver:

1- Aller au Mont St-Michel !!! (ça va de soi!)
2- Monter dans la chapelle principale en haut complètement nommée "abbatiale" (avant 17 hres fermeture).
3- Trouve la statue intitulée : "La vierge à l'enfant" où est inscrit "Début du XIIIe siècle (...). Elle est dans la chappelle principale.
4-Il y a donc à cet endroit une statue et de chaque côté de celle-ci, il y a 3 chandeliers suspendus de chaque côté.
5- Repère le dernier chandelier vers la gauche quand tu fais face à la statue.
6- Immédiatement à la gauche du dernier chandelier (de gauche), il y a 3 colonnes de pierre "collées" ensemble jusqu'au plafond.
7- Mon trésor se trouve par-dessus la colonne de gauche, environ à la hauteur des chandeliers.
8- Monte sur la pierre qui s'élève légerement du sol et passe ta main sur le dessus de la colonne de gauche.
9- Il y a 4 fentes possibles à partir de la gauche. Mon trésor se trouve dans la 2e.
10- Mon trésor est relativement petit alors prends soin de bien tâter.




















Avouez qu'avec des indications aussi précises, c'était pas dur de trouver! Alors, je me suis enrichie d'une pièce-souvenir du mont Saint-Michel. Youppi! Merci, Francis.

vendredi 28 mai 2010

L'épluchette de pommes

Où: Crêperie An Delenn
Quand: Un midi
Qui: Le chef Pascal, moi
Quoi: Éplucher des pommes

Mia et moi allons manger ce midi-là à la crêperie de Pascal et Chantal, de forts sympathiques bénévoles de l'association Saint-Malo-Québec, que nous avons rencontrés à plus d'une reprise depuis notre arrivée.

On est sur le point de partir quand Pascal sort LA MACHINE et le charme opère tout de suite... Il faut que je l'essaye!
Pascal ne rate jamais une occasion de se moquer gentiment de nous et les Français attablés n'ont pas manqué de s'esclaffer à leur tour pendant que le chef s'activait en rigolant: "Mais ils ont oublié de faire passer le test de Qi avant de les sélectionner ces deux-là" "Non mais sont folles ces Québécoises!" "Bon, ça suffit les enfants."

Il peut bien rire de nous, Pascal, il n'a pas l'air peu fier en déroulant le "slinky" de pomme à la fin pour mieux nous épater...

mercredi 26 mai 2010

Galette-Saucisse 3 €

C'est ce que ça vaut, ni plus ni moins.

Le hot-dog breton: Du porc bien gras, bien salé, bien grillé. Une galette au beurre enroulée autour. Un trait de ketchup ou de moutarde, au goût. C'est tout. C'est pas beau, mais c'est bon.



dimanche 23 mai 2010

Never too late (VF: Il n'est jamais trop tard)

Photo du jour ou plutôt du soir, voire de la nuit, le soleil se couche tard ici.

samedi 22 mai 2010

Contraste

Mi-mai: des braves à la baignade

jeudi 20 mai 2010

Lost Love Locks (VF: Coeurs cadenassés dérobés)

Tel que promise, la photo du jour, qui mérite quand même quelques explications.

Lors de mon passage à Paris, j'ai photographié ces cadenas que des milliers d'amoureux ont suspendus au-dessus de la Seine. J'ignorais alors le concept.

Cadenas des amoureux sur le pont des Arts à Paris
Ce site est bien instructif sur le rite amoureux des cadenas: http://www.chienne-de-vie.com/article-les-cadenas-des-amoureux--43239790.html

Mais voilà-ti pas qu'en lisant mon journal matinal Ouest France, dans ma section favorite, Tout peut arriver, on parle du vol des cadenas! De 1600 cadenas fermement barrés au pont début mai, il n'en resterait qu'une quarantaine!

Je suis passée par là juste avant leur disparition. Je vous jure, je ne suis pas dans le coup! D'ailleurs, on soupçonne la ville, les dirigeants, les musées, tout ceux qui étaient contre parce que ça gâchait le patrimoine... mais le voleur court toujours.


mercredi 19 mai 2010

Flavor of the week (VF: Au goût du jour)

Tant qu'à y être, je vais aussi essayer de chatouiller à distance vos papilles gustatives, car, ma foi, ici, on mange trop... bien. Je pourrais vous entretenir de galettes, de crêpes, de pâtisseries, de gâteaux, de crème glacée (VF: glaces) pendant des heures!

Première spécialité bretonne à expérimenter: le kouign amann (prononcez "couine à mane"), de la pâte, du sucre, du beurre, que demander de plus? Un verre de lait, svp?

Première impression: C'est sucré. Et gras. Et lourd.

Au premier essai, je n'étais pas trop convaincue, faut dire que j'avais décidé de m'attaquer au gros kouign amann aux pommes, on m'avait dit qu'il était bon. C'était un peu trop drastique pour moi.

Kouign amann trop dodu et face douteuse
Mais je n'ai pas baissé les bras, la semaine suivante, j'ai décidé de devenir une vraie Bretonne en me procurant un second kouign amann. J'ai adoré la version miniaturisée au chocolat. Que du croustillant graisseux et sucré, mais justement, j'ai pu arrêter après cinq bouchées. C'était délicieux.

Après cet entrainement progressif, j'y suis allé avec un troisième kouign amann (taille normale cette fois) dans la même semaine... faut dire que lorsqu'on a un creux, ça le remplit drôlement bien. Et puis, je venais à peine d'en terminer un, qu'on m'en a offert un second, puisque cela accompagnait bien le café qu'on nous a livré ce matin-là... Un cadeau, ça ne se refuse pas!

Et c'est ainsi que j'ai mangé plus de kouign amann dans les trois dernières semaines qu'un Breton en une année complète! Je dois pas être loin de la réalité.

Kouign amann: testé et approuvé!

La photo du jour (VF: Le cliché quotidien)

J'ajouterai dorénavant la version française de tout ce que j'écris, pour mes lecteurs français... Nah! Je blague. J'ai appris en fin de semaine dernière que les films québécois sont sous-titrés pour les Français! Sans quoi, ils ne comprennent pas.

Et bon, comme nous sommes en plein Festival de Cannes, les journaux ne parlent que de films et alors que je lisais ce matin la critique du dernier long-métrage de Xavier Dolan, je me suis demandé s'il y avait des sous-titres...

En plus, ça me fait bien rire de voir qu'on va présenter nous-mêmes, à la Maison du Québec des films québécois qui seront peut-être sous-titrés (je ne sais pas encore), ce serait une première pour moi de voir un film de chez nous avec sous-titres.

Bien du baratinage pour vous dire que je vais tâcher, autant que possible de mettre dorénavant une photo par jour sur mon blogue. Je commence dès maintenant avec un petit extra photo.

Le matin, pour me rendre au boulot, je passe par là.
(prière de l'agrandir, ça prouve bien que la Bretagne, ce n'est pas que de la pluie et du ciel gris)

Et le soir, au retour. C'est ti pas beau ce ciel-là?

mardi 11 mai 2010

Prendre le large

Encore moi. Je prends le temps de vous partager quelques images ou événements qui se sont produits depuis mon arrivée à Saint-Malo, avant qu'ils ne prennent le large. Si je remets cela à plus tard, je n'en parlerai jamais: les nouveautés se succèdent à un rythme fou.

Andrée-Anne chez les Bretons
Avant mon départ, on m'a mis en contact avec François et Nicole, un couple de sympathiques Bretons à la retraite dont la maison de campagne se trouve à quelques minutes de Saint-Malo. Lundi 3 mai, ils sont venus gentiment me chercher à ma sortie du manoir de Limoëlou, musée sur Jacques Cartier que j'ai visité dans le cadre de mon emploi. (Très intéressant par ailleurs). Alors Nicole et François m'ont accueillie pour le déjeuner (repas du midi) chez eux, à Cancale, puis nous sommes allés faire une randonnée sur le sentier des Douaniers, qui longe la côte.

Le rocher de Cancale

Ils ont fait mille détours pour me montrer la petite chapelle des marins, les plages, le rocher de Cancale, les fermes marines où on cultive les huitres, les huitrières, la pointe du Grouin, en plus de ponctuer leur description de petits dictons bien d'ici. Par exemple, les connaisseurs ne mangent pas d'huitres lors des mois qui n'ont pas d'"r" (mai, juin, juillet, aout), elles sont moins bonnes et plus chères car c'est la saison touristique. (Ce qui me fournit du même coup une excellente raison pour esquiver l'obligation d'y goûter)

La culture d'huîtres et très au loin, le mont Saint-Michel

Il faisait un froid de canard, mais le soleil perçait les nuages et on voyait au loin le mont Saint-Michel, c'était sublime. Alors j'ai aussi appris que le mont Saint-Michel, qui se trouve à la limite de la Bretagne et de la Normandie, se serait finalement retrouvé en Normandie à cause d'une petite rivière nommée le Couesnon. Les sables mouvants autour du mont saint-Michel l'auraient déplacé davantage du côté de la Normandie à cause de cette rivière qui a décidé de passer côté Bretagne et ainsi pousser le mont dans la région voisine! Alors on dit: "Le Couesnon en sa folie, a mis le mont en Normandie."

Tant de belles choses que je n'aurais pas pu découvrir sans leur générosité. Merci François et Nicole.

Dis, si on allait à Dinard?
Il est midi et j'hésite encore à mettre le nez dehors, le ciel est tout blanc depuis la veille. Une grande page blanche, comme s'il manquait d'inspiration! Par contre, moi j'ai plein d'idées et je ne sais pas par laquelle commencer. J'attends la chaleur pour visiter Jersey, même chose pour Guernsey, même chose pour le vélo, l'équitation, le mont Dol et le bateau: il fait trop froid pour tout. Et soudainement, une éclaircie. Dans le ciel et dans ma tête. C'est clair, je vais à Dinard.

Dinard, c'est la ville d'en face, plus ou moins, elle est séparée de Saint-Malo par La Rance, un fleuve. Il y a un barrage qui relie les deux villes, c'est la seule usine maréemotrice au monde.

Tandis que je marchais vers la gare, le ciel a bleui, les nuages ont complètement disparu et le soleil est apparu. Beau temps pour une randonnée. Je surestimais la grandeur réelle de Dinard, sur le plan je pensais avoir le temps de marcher seulement une des plages et la pointe du Moulinet, mais en réalité, j'ai marché toute la côte, à l'intérieur des quartiers de riches demeures, deux plages, les rochers, le centre-ville.

J'ai eu le temps de déguster des pâtisseries, de m'attarder dans un snack pour manger une tartine au reblochon et aux lardons, lire, profiter du soleil sur des rochers à l'abri du vent (eh oui, je ne rêvais même plus de trouver un tel endroit, à l'abri du vent, tellement le vent est présent dans chaque racoin ici, mais ça existe à Dinard).

Les galeries d'art pullulent à Dinard, aussi rebaptisée Din'art par certains, chaque coin de rue sert de vitrine à des artistes d'ici et d'ailleurs. J'ai rencontré une Québécoise exilée là-bas qui a ouvert une galerie d'art et de création, Les cahiers de l'imaginaire. Elle m'a parlé pendant un certain temps de ses projets, tous nés d'un rêve de construire un monde meilleur grâce à l'art. Cinq pour cent des profits de ses ventes servent à créer des activités pour développer la créativité chez les enfants, elle vend des marionnettes faites par des jeunes en réinsertion sociale, elle fait des ateliers avec des enfants autistes, elle essaie de mettre de l'avant des produits québécois dans sa boutique, bref, l'endroit a été inauguré en février et ça foisonne déjà de belles idées.

Autre détail important, un certain chocolatier de Dinard s'est assuré aujourd'hui même ma fidélité pour le reste de l'été, non seulement les chocolats noirs sont riches en cacao, mais en plus les noisettes et les pistaches abondent et les saveurs de framboise, de gingembre et de fruit de la passion ont eu beaucoup de succès lors du premier essai.

Je reviendrai à Dinard...

Oiseau de malheur
Un si bel après-midi ne peut se terminer sans un incident cocasse. Certains connaissaient peut-être ma haine pour les goélands, ces rapaces qui rôdent au-dessus de nos têtes en criant sans arrêt. Je les détestais vraiment depuis ce jour maudit où un des leurs avait lâché ses fientes aux relents de McDo en plein dans mon pique-nique à peine entamé. Mais voilà qu'après 13 ans de rancune, la semaine dernière, sur les remparts un goéland faisait le beau (sans doute pour qu'on lui refile un morceau de pain quand j'y repense) mais il était là, sage, calme, l'oeil doux. Je me suis dit, tiens ici ils sont pas virés fou à cause du McDo, sont pas si laids au fond. Et j'avais décidé de faire la paix.

Mais voilà-t-il pas qu'en fin de journée, sur le chemin du retour, je déguste une orange bien juteuse, probablement l'aliment le plus sain que je me sois mis sous la dent aujourd'hui et avant d'entamer le dernier quartier, mon regard s'attarde sur les vagues turquoises, je suis pantoise de la beauté des étincelles que le soleil crée encore passé 20 heures sur les éclaboussures endiablées, je reste là, l'orange à la main, l'esprit ailleurs.

Et chop! Comme une porte d'armoire qu'on se claque sur les doigts, le goéland maudit est venu me chiper mon dernier quartier. Je hurle et il se sauve sans demander son reste. Le quartier d'orange git au sol, il l'a même pas mangé! Mes doigts rougis et endoloris font monter en moi la colère. De mon plus bel accent français, j'engueule l'oiseau dans mes pensées: "Allez, barre-toi, oiseau de mes deux, tu me les casses!!!" C'est fait. La guerre est déclarée. Je déteste les goélands de nouveau. Et puis, j'ai blasphémé, je ne pourrai pas partir en canot volant cette nuit...

lundi 10 mai 2010

Si j'avais les ailes d'un ange, je partirais pour...

Je ne tiens pas ma langue bien longtemps. Je ne vous ferai pas languir une semaine, voyons! Me revoici déjà à la tâche pour vous raconter un peu. Alors, comme j'ai passé le plus clair de mon temps à la Maison du Québec, voici les grandes lignes de mon emploi saisonnier.

En gros, les gens viennent nous voir pour parler. Jaser. Se raconter. Se remémorer. Partager. Discuter. Papoter. Tout ce que vous voudrez!

Voilà le but premier de la Maison du Québec, offrir un lieu d'échange, de partage, de communication entre la France et le Québec.

Alors les Québécois, curieux de voir les drapeaux québécois hissés bien haut sur les remparts, nous abordent joyeusement en lançant un "Allo" ben québécois, se sentant chez eux. Certains ne comprennent pas tout de suite que nous sommes Québécoises (peut-être notre "Bonjour" légèrement plus articulé pour la bonne compréhension de tous est-il trompeur?) et s'informent de ce que nous faisons ici. Ce sont généralement eux qui laissent des commentaires (un peu kétaines, avouons-le) dans notre livre d'or, du genre: "Québec, je t'aime" ou "Vive le Québec".

Les Français qui débarquent chez nous sont, pour la majorité, déjà allés au Québec, soit en voyage, soit pour y vivre un certain temps et ils ont, évidemment, adoré ça. En premier lieu, ils tendent l'oreille et sourient: "Ah! Vous êtes Canadienne vous, ça s'entend! Oh! vous avez l'accent de là-bas hein? Vous êtes Québécois, n'est-ce pas? On le voit bien à votre accent!"

Alors, premier service que nous fournissons: l'accent. Le son mélodieux de notre voix est une musique recherchée. Plusieurs nous posent des questions rien que pour nous faire parler et s'enquièrent aussitôt auprès de leur enfant, ou de leur conjoint, qui n'a pas encore eu la chance d'aller au Québec: "tu l'entends, tu entends l'accent, hein, mon chéri?" Pendant ce temps-là, nous on garde notre petit sourire en coin "ben oui, notre accent, le vôtre aussi."

Une fois la fascination de l'accent passé, ils s'empressent de nous raconter l'itinéraire parcouru, les endroits visités, le fleuve longé, notre capitale qu'ils ont bien aimée, l'hébergement chez l'habitant, les baleines, les feuilles colorées, le tour de la Gaspésie en camping-car, le séjour en pourvoirie, la cabane à sucre, tout le bon et le beau de leur visite ponctués, parfois, de quelques stéréotypes de ce que les Français apprécient moins au Québec: l'horreur du vin trop cher et du pain de mie (notre pain tranché, qui ne vaut pas leurs baguettes et leurs miches). Mais en général, ils n'ont que des bons mots pour nous et notre accueil chaleureux et les stéréotypes ne sont que des prétextes pour discuter encore et encore, pour écouter notre accent, encore et encore...

L'autre catégorie de visiteurs français la plus populaire est du type "rêveuse". Ils n'y sont pas allés (pas encore, ce n'est qu'une question de temps), mais, ils ont inévitablement de la famille là-bas, ou un enfant qui part bientôt étudier là, ou un couple d'amis, ou un projet de voyage, au pire, un cousin éloigné qui les invite année après année et qu'ils iront peut-être enfin visiter... Se référer au paragraphe précédent pour la teneur de la discussion, en version projetée dans le futur et avec la peur du froid en prime.

Finalement, la catégorie la plus rare, mais la plus comique. Ceux qui ne connaissent pas du tout et dont le but de la visite demeure incertain. Ils sont peut-être entrés par curiosité, mais plus probablement parce qu'ils cherchaient des toilettes pas loin de la plage. De celui qui a peur de mourir gelé en allant travailler en snowmobile, en passant par celle qui croit qu'elle devra obligatoirement épouser un bûcheron ou encore celle qui me demande après un échange en français qu'elle semble avoir pigé, si je parle aussi français? Et si cela a été difficile pour moi de l'apprendre en arrivant ici? Plusieurs pensent que notre langue officielle est le canadien et nous demande de le parler.

Comme vous l'aurez deviné, je parle et j'entends parler du Québec à profusion, tellement que si j'avais les ailes d'un ange, je partirais pour... Québec! Eh oui, je n'ai pas envie d'écourter mon voyage, ça non! Mais si j'avais quelque pouvoir magique, je partirais sur mon canot volant, faire la chasse-galerie, le temps d'une nuit, dormir comme un ange au Québec et revenir de sitôt, avant que le soleil ne se lève, sur Saint-Malo. En faisant bien attention de ne pas blasphémer ou, pire encore, d'accrocher au passage les clochers des églises, car ils sont nombreux par ici!*

*(si vous ne comprenez pas trop, vous référer au lien suivant, voir le paragraphe Au Québec http://fr.wikipedia.org/wiki/Chasse-galerie)

Sur ce, je vous dit, à bientôt!

Gloup!

Première semaine très vite engloutie. En fait, on manque déjà de temps pour tout faire: travailler, dormir, manger, profiter, visiter! Alors, pour écrire, ce sera la semaine prochaine...

samedi 1 mai 2010

Une première bouteille lancée à la mer

Dès ma première soirée à Saint-Malo, jeudi, j'ai pris une centaine de photos dans l'idée de vous les partager sur-le-champ, mais voilà, la belle ville fortifiée possède un accès internet limité. Dans l'intra-muros, c'est 3 fois plus cher qu'ailleurs et ça ferme très tôt. Au foyer pour jeunes travailleurs où on loge, l'internet est gratuit, mais aucun branchement usb n'est disponible, l'ordinateur est emmuré dans un bloc de bois.

Malgré tout, j'ai mis des images dans une bouteille et je vous l'ai envoyée par la mer. Elle arrive trois jours trop tard pour contenir toute l'intensité du premier contact, car déjà Saint-Malo me semble moins surréaliste, je commence à pouvoir marcher le long de la plage sans m'arrêter chaque 30 secondes pour admirer, m'exclamer, jubiler. C'est beau. Magnifique.